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Le Café au Costa Rica

Grâce à de constantes innovations, à la diversité des variétés de café cultivées, aux connaissances techniques poussées et au grand intérêt suscité par la caféiculture, le Costa Rica est un des pays producteurs les plus 'à la pointe' en Amérique centrale. Les conditions climatiques participent grandement dans la qualité des cafés produits.

Le pays compte huit régions caféières : Guanacaste, West Valley, Turrialba, Valle Central (vallée centrale), Tres Rios, Brunca, Orosi et Tarrazú, une partie spécifique de Valle Central.

 

L’Histoire du Café au Costa Rica

Depuis son indépendance de l’Espagne en 1821, le café est un élément central de la culture costaricienne. A cette époque, le nouveau gouvernement a distribué gratuitement des grains de café aux citoyens afin de promouvoir la production de café. Très vite, le Costa Rica a exporté des grains de café vert dans toute l’Amérique du Sud.

Deux décennies plus tard, en 1843, la première expédition de café vert costaricain arrive en Angleterre. En 1860, le Costa Rica fournit du café aux Etats-Unis. La caféiculture a joué un rôle tellement prépondérant dans la production costaricaine que le café a été la seule exportation du pays pendant les années qui ont suivi son indépendance jusqu’en 1890.

 

La Qualité au centre des préoccupations

Au Costa Rica, les fermiers doivent faire face à de nombreux obstacles. D’abord, les coûts de production sont très élevés par rapport aux pays voisins. Ensuite, la croissance de l’industrie touristique, combinée à l’afflux d’entreprises étrangères apportant de plus en plus d’argent au pays, a créé une inflation. Si l’inflation et l’amélioration de la qualité de vie ont eu de nombreux effets positifs pour la population, les zones rurales peinent à suivre l’augmentation du coût des terres et des produits, et la hausse du coût de la main-d’œuvre qui en découle. Par conséquent, le café costaricain tend à être plus cher.

C’est précisément parce que leurs cafés sont plus chers que les fermiers du Costa Rica se doivent de se démarquer des autres pays producteurs d’Amérique. Pour le plus grand bonheur des amateurs de café de spécialité, le Costa Rica est devenu un acteur incontournable du secteur, que ce soit pour la qualité de ses arabicas ou pour la diversité des traitements du café.

Dans des régions comme Tarrazu, idéales pour la caféiculture, la concurrence est encore plus forte : pour rester concurrentiels, les producteurs investissent dans des microstations, cultivent des variétés exotiques et adoptent des méthodes de traitements alternatives. Cette volonté d’améliorer leurs cafés est bénéfique pour les fermiers et pour le secteur du café de spécialité : l’expérimentation et l’innovation peuvent donner naissance à de nouvelles variétés, à de nouvelles techniques de culture et de traitement, à de nouveaux protocoles de stockage etc.

 

Innovations en termes de Qualité, Durabilité & Traçabilité

Le Costa Rica est devenu un leader mondial en matière de traçabilité et de durabilité de la production de café. 90% des 50 000 producteurs de café du pays sont de petits exploitants et aujourd’hui, nombreux sont ceux qui livrent leurs cerises à de microstations de traitement, qui traitent les cerises suivant les directives du fermier, afin de conserver les qualités d’un lot ou d’une ferme.

Ces microstations de traitement connaissent un succès grandissant, c’est un phénomène unique et propre au Costa Rica : la ‘micro-mill revolution’. Avant le début des années 2000, les petits producteurs livraient souvent leurs cerises à des stations de traitement appartenant à des coopératives. Le développement des cafés de spécialité a incité les agriculteurs à investir dans leur propre station de traitement afin transformer leurs cerises tout juste cueillies en café vert sur leur exploitation. Le fermier garde ainsi le contrôle sur sa production tout en en garantissant la traçabilité. Dans le même temps, cet investissement permet au producteur de vendre son café 30 à 50% plus cher que s’il passait par l’intermédiaire d’une station indépendante.

Les microstations ayant une capacité excédentaire offrent leurs services aux fermiers voisins et proposent différentes méthodes de transformation pour les petits lots, ainsi qu’une traçabilité complète, chère aux importateurs et néo-torréfacteurs.

Ce système a permis aux petits et moyens producteurs de café du Costa Rica de proposer une large gamme de produits différenciés. Aujourd’hui, les lots de spécialité du Costa Rica peuvent aussi bien porter le nom de la ferme que celui de la microstation où ils ont été traités.

Le climat du Costa Rica, incertain et sec, peut rendre difficile la culture du café. De longues saisons sèches, une météo imprévisible, rendent quasiment impossible l’agriculture bio. Néanmoins, tant les agriculteurs que le gouvernement prennent des mesures pour protéger l’environnement, en particulier pour ce qui concerne l’utilisation de l’eau et la pollution. En effet, les eaux usées sont soumises à des exigences très strictes en matière de filtration. Le coût élevé de ces systèmes de filtration des eaux explique pourquoi les cafés standard entièrement lavés ne sont pas produits à grande échelle. La plupart des cafés costaricains sont lavés en utilisant la force centrifuge plutôt que l’eau pour éliminer le mucilage.

Le Café costaricain dans le Monde

Lorsque Juan Ramon Alvarado a gagné le Cosecha de Oro en 2006, il a sans aucun doute tiré le meilleur parti de cette contrainte. Les deux lots gagnants d’Alvarado étaient des cafés honey traités avec un démucilaginateur. Ses cafés non-conventionnels et sa victoire inattendue ont encore transformé les méthodes de traitement au Costa Rica.

L’apparition des microstations et cette nouvelle tendance à expérimenter le traitement des cafés se sont développées en même temps. Sur un laps de temps très court, le pays est passé du statut de ‘producteur de cafés lavés propres et prévisibles’ à celui de ‘producteur de cafés de spécialités’, proposant un large éventail de cafés naturels et de honey, disponibles dans presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Des cafés reconnus pour leur large gamme de profils aromatiques et facilement disponibles… A condition d’y mettre le prix !


Quel Avenir pour le Café costaricain ?

Le climat et les magnifiques eaux turquoise du Costa Rica attirent de plus en plus de monde. Des zones naturelles et des champs de café ont fait place à des villes en expansion, notamment dans la région de la capitale, San José. Cette expansion immobilière menace de plus en plus l’industrie du café : face aux grandes sociétés de construction, les agriculteurs ne font pas le poids et n’ont d’autre choix que de vendre leurs exploitations.

Comme les autres pays producteurs d’Amérique latine, le Costa Rica subit les répercussions du faible cours du café depuis plusieurs années, ce qui a conduit de nombreux fermiers à se tourner vers d’autres cultures ou à rechercher un emploi en zone urbaine. Selon une étude menée par l’Institut du Café du Costa Rica, le nombre de caféiculteurs a diminué de 19% entre 2007 et 2017.

En parallèle, comparativement à d’autres pays présentant des conditions similaires, les fermes du Costa Rica sont plus protégées : les mécanismes qui entraînent des coûts de main-d’œuvre élevés et des cafés plus chers protègent les agriculteurs, situés dans des régions montagneuses difficilement mécanisables, contre les rachats par les grandes entreprises.


Quelques Données...
14ème producteur mondial
Production annuelle moyenne : 1 230 000 sacs (60kg)
Variétés cultivées : Typica, Caturra, Catuai, Villa Sarchi, Bourbon, Geisha
Récoltes d’octobre à mars.

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